Jour 2 : nous sommes arrivés à Minestrol sur Allier.
Encore une journée longue et chaude.
15km de nouveau et 6h30 de marche. 28 degrés toujours !
La journée ayant été encore difficile mais assumée par les enfants, en parents responsables, nous avons décidé de leur accorder une journée de repos. C’est donc en bus qu’ils rejoindront Saugues avec Filou et Marjo comme nounous pendant que Xavier, Stéphane et moi avalerons la grosse difficulté de la 3ème étape avec nos amies à grandes oreilles. Pas de bus pour les ânes !
Aujourd’hui mardi, une longue et délicate descente nous attendait en fin de parcours. Très accidentée et étroite.
Pourquoi lorsque nous pensons à un âne, nous ne pensons qu’à leur tête de mule? Nous passons à côté de l’essentiel.
En les observant aujourd’hui sur cette portion plus que délicate, force est de constater que ces bêtes là sont loin de l’être, bête. Les ânes choisissent leur passage. Ils s’arrêtent et réfléchissent. Ce que l’on peut prendre pour de la cabocherie n’est en fait que de l’intelligence. Car après avoir observé, calculé et décidé, vous pouvez être certain que le chemin choisi sera le bon et que les ânes passeront d’un pas assuré, dans tous les cas plus assurés que le vôtre.
Animal froid, calme et courageux, observer ses êtres à grandes oreilles vous donne une belle leçon : pour choisir votre chemin, foncer tête baisser ne vous servira à rien, voir vous mettra en difficulté. Attendre, observer et suivre de façon déterminer votre choix vous mènera loin d’un pas assuré.
Et le meneur dans tout ça ? Et bien il comprend que pour bien mener son âne, il doit apprendre la patience, savoir attendre et accepter le choix d’un être, peut-être moins évoluer que lui, et encore…, en reconnaissant que sur ce terrain là, le meneur n’est pas le plus expérimenté.
Sur les chemins de Compostelle, le temps s’arrête et vous laisse le loisir d’observer et de comprendre des choses simples et transposables à notre vie de tous les jours. Serait-ce ça la « magie » du chemin de Compostelle?…
En tout cas, depuis aujourd’hui, je veux bien être traitée de tête de mule, et avancer le pas assuré sur mon chemin!
A suivre…
Perrine