Et finalement…

Voilà, destination atteinte !
Un chemin parcouru ensemble, fait d’intensité: des paysages qui mettent en extase, des corps sollicités, une confrontation générationnelle à gérer, des états d’âme et des complicités, des échanges ou rencontres avec d’autres fait de partage et d’attention…
À nouveau Compostelle aura marqué !
Il est toujours difficile de définir son ressenti au terme d’un périple tel que celui-ci, et d’en trouver les mots 🤔…
Que ce soit ce chemin ou sur les précédentes randonnées vécues, je me trouve toujours au terme dans un état dubitatif, de perplexité, le cerveau et le corps en opposition où le premier dit à l’autre  » voilà : c’est fini ! » et le dernier d’y répondre :  » non mais moi j’avance encore… » caractéristiques d’un état de dépendance, ou d’addiction accompagné d’un sentiment de plénitude, de surf, de  » ground Zéro », ou finalement on se sent prêt à tout redémarrer derrière….
Jusqu’à ce que le prochain appel du départ se fasse à nouveau entendre…
Merci Marjo et Steph pour ce moment vécu, pour votre profonde amitié ! Pour cette idée folle de départ !
À ma tendre moitié, pour tous ces pas que nous faisons ensemble depuis toutes ces années et ces dizaines de milliers que nous envisageons encore de faire ! 😍🥾🥾⛰️🏕️
À nos 4 Loulous: c’est probablement la dernière fois 🤔 , on a été « chiant » 😊 mais c’était tellement bien de le faire avec vous et de vous voir devant ! 😘 (même si c’était pour en finir au plus vite 😜).
Allez plus que 1359,5 kilomètres jusque Saint Jacques !! 😉😊

L’arrivée

Une longue descente empierrée dans une forêt dense le long de murets de pierres recouvertes de mousse.
La descente se fait prudemment, une chute ferait bien rire le petit peuple des mousses qui ne manque pas, j’en suis certaine, de nous observer. J’entends leur clochettes tintelinées.

Au bout du chemin, un peu de macadam et là… des bâtisses en pierre, des petites rues étroites, des sacs à dos par dizaines qui se déplacent au grès des pèlerins qui découvrent, comme nous, la citée médiévale, magnifique, passage incontournable du Chemin : Conques.
Ici on y fait généralement une pause d’une journée,ou, comme nous, on arrête. Jusqu’à la prochaine. C’est une sorte de graal. Et j’ai le sourire. J’y suis. Nous y sommes.
J’avoue, je me dis que là encore les Trois (quatre) mousquetaires pourraient bien faire leur apparition !
Et le soleil est là! Alors… En Aveyron, rien d’exceptionnel en Août me direz-vous. Et pourtant depuis 15 jours, ce serait presque une bénédiction ! Merci Saint Jacques!

Souvenez-vous. Nous avions un challenge. Limitation des déchets.
Et bien sûr 14 jours, à 8 et en itinérance : à peine 1kg de déchets non recyclables, non compostables, non réutilisables.
Notre petite planète peut être fière de nous. Et en plus, jusqu’à preuve du contraire, marcher n’a jamais émis de gaz à effet de serre 😊 notre bilan carbone ne doit pas être si mauvais. Surtout que pour l’aller et pour le retour : eco-conduite. 😁

Voici le temps de refermer ce deuxième volume de notre périple de Compostelle.
Encore une fois, ce Chemin m’a abrité le temps de deux semaines, me prêtant son tamis à pensées, pour les morceler, les rendre plus légères et les laisser s’évaporer.
La suite me dira s’il y aura de nouveau le deuxième effet kiss cool, l’effet rebond, où bien que n’étant plus sur le Chemin, il continue sa route à côté de moi.
Perrine

De Golinhac à Conques en 2 étapes.

Jeudi vers 15h après avoir monté les tentes au camping Bellevue à Golinhac ou je suis arrivé en taxi avec les enfants, je pars en sens inverse du chemin pour retrouver Perrine Marjorie et Xavier qui termine cette étape comme ils l’ont commencé sous la pluie… Au bout de quelques minutes (ils ont bien marché} , nous sommes réunis pour faire les derniers mètres ensemble.

La pluie s’arrête et c’est sous le soleil que nous profitons, Xavier, Perrine.,Charlotte et moi de la piscine du camping. L’eau n’atteint pas les 27°annoncés par le patron, mais c’est bien agréable. Nous l’avons d’ailleurs pour nous tout seul.

Le programme de la soirée est différencié: les jeunes au snack du camping et les vieux, bien mieux attablés au restaurant du village avec une vue, magnifique et changeante au grès du temps, sur la vallée.

Quatre belles entrecôtes d’aubrac succomberont aux assauts de nos fourchettes affamés. Nous retrouverons notre tente rapidement.
7h, le démontage des tentes commence
Forcément ça pique un peu au yeux de nos ados… Et c’est seulement peu avant 11h que nous démarrons en direction de Senergues.. À 12 km de là.

Une rando un peu plus difficile qu’annoncée dans le guide.
La question du bivouac attise un peu les tensions.
Finalement c’est à l’arrivée, que l’orage éclate. La soirée sera compliquée malgré un spot de bivouac tout confort sur les hauteurs de la ville offrant un panorama illuminé de Senergues.

Au petit matin, les explications apaisent le climat. Nous profiterons de l’abri aux pèlerins pour déjeuner… Et vers 9 h nous attaquons notre dernière Étape… Une montée et une descente, voilà le programme de la matinée au cours de ces 9 dernièrs kilomètres de notre avanture 2021.

L’objectif est d’être à Conques, à midi au plus tard pour manger et ne pas rater la navette de la malle postale qui doit nous ramener, Perrine et moi à nos voitures garés à 130km de là.
Mission accomplie.

C’est au pied de l’abbatiale que nous avalons nos galettes bretonnes, versions locales: au Cantal pour nous les hommes et au chèvre de Rocamadour pour les filles. C’est bon le Rocamadour, hein tonton Fred ? 😉

Cela fait toujours bizarre de refaire en quelques minutes (2h en réalité) le parcours de notre aventure. Les souvenirs remontent… Le hasard des arrêts, nous fait revenir à St Côme D’Olt Espalion etc… .. Et même directement au centre équestre de Nasbinals… Mais notre sympathique chauffeur essaye, quand c’est possible, d’éviter le Chemin pour ne pas « spolier » un père et son fils qui s’apprêtent à vivre la belle aventure à partir du Puy en Velay. Christophe s’improvise guide. Lors d’un arrêt, il nous fait découvrir un panorama de dingue: le canyon de Bozuls. Magnifique. Merci Christophe, le sauveur des pèlerins blessés… Et raviveur de souvenirs pour les autres.

Ainsi s’achève notre 2ème saison, j’espère qu’elle vous a plu…Pour ma part, il me reste encore beaucoup de questionnements intérieurs pour justifier une saison 3…mais pas tout de suite, le temps de tirer profit de l’effet de ce Chemin au quotidien.
Et merci de nous avoir suivi et de nous avoir lu.
A bientôt
Stéphane

À venir certainement les textes de Perrine, Xavier et peut-être même de Marjorie et des enfants s’ils le souhaitent… Ainsi que la dernière vidéo de Xavier pour conclure définitivement cette belle aventure.

Jour 8: « Pèlerins dans la Brume… »*

(* titre de Marjo)
Réveillé, au carillon de l’hospitalité, reposé d’un bon lit, après une soirée Franco-Belge agréable autour d’un dîner Jurassien préparé par notre hôte, David, avenant et sympathique; je retrouve mon poto Stéphane dans la cuisine, le faciès d’une nuit songeuse…🤨🧐
Nous nous affairons au préliminaire du départ avant le petit-déjeuner…
Stéphane nous annonce de but en blanc qu’il ne marchera pas avec nous aujourd’hui, souhaitant accompagner nos ados dans leur journée « Joker », selon l’argument qu’ils n’auraient pas ainsi à se gérer à Golinhiac, et qu’il monterait ainsi les tentes, humides des jours derniers… Je tombe interdit, arguments qui ne font pas notre unanimité… Néanmoins Stéphane sait se montrer inflexible, les raisons lui appartiennent, on s’incline… Merci Stéphane, ton pressentiment était le bon…Flora t’aurait donné un second bon de gratitude 😇🙏😘 ( cf son propre post : chemin de nuit…).
Nous voilà donc au départ, scrutant le ciel qui nous la fait Crachin Normand, Drache du Nord ou pluie du Connemara…🌧️🌬️
Mais:  » pluie du matin, n’arrête pas le Pèlerins ! »

Merci papa, l’adage prenant tout son sens en cet instant, je penses à toi, sourire au coin… 😉
Traversant le pont, nous retrouvons nos bâtonnets blancs et rouges… Tient, pas de petite grimpette au démarrage aujourd’hui 🤔… Pourtant Marjo est avec nous…😜😇
Elle entame sa marche d’un bon pas, on la sent confiante dans ses appuis, c’est chouette…👍👍
Le raidillon nous arrivera quand même finalement, histoire de se mettre en jambe.
Pluviométrie à au moins 5 litres au mètre carré, taux d’humidité 82 % mesures au doigt mouillé, le nez au vent.. On se croirait gravir le Matchu Pichu…⛰️
Celui-ci se termine sur une route goudronnée en lacets , bon nous voilà parti pour se manger du bitume, tête baissée, on se concentre sur nos pas. L’ ascension faisant étape sur un point de vue un peu bouché. Nous sommes quelques pèlerins à s’y arrêter et à se l’imaginer dans la brume…
Photo du point de vu et celui du notre…😒

Une autochtone s’arrête pour m’aborder, elle me dit: » c’est dommage, il y a un super paysage ici… » je lui réponds qu’on se l’imagine… Elle me demande de quelle région nous venons, je lui répond que nous sommes du  » Grand Nord », elle me dit qu’elle s’en doutait :  » vous êtes les seuls à marcher droit en ayant le sourire… » merci pour le compliment!! 💪😌
Nous poursuivons notre route, en introspection, avec la brume en dedans comme en dehors… C’est aussi ça le chemin… Mais les pèlerins sont solidaires aux rencontres de ci de là, on s’encourage mutuellement, tout au moins on se dit  » faut faire avec… »😏
Midi arrive, la pause déjeuner se fait sentir, on se trouve un petit coin sympa, le soleil pour saluer notre pugnacité se décide à nous éclairer, merci Sieur Solaris, c’est grand honneur on ne vous attendait pas de ci tôt…🌤️🌞
On avale rapidement nos frugales victuailles, parmi mesdemoiselles grenouilles, messires escargots et Mesdames Limaces…

C’est reparti: rebitume… Et Madame la Pluie nous fait son retour, faudrait pas trop que Monsieur Soleil abuse: c’est pas son jour, la chose est dîtes …
Le petit balisage nous indique qu’il nous faut quitter l’asphalte: à la bonheur !! 🙄
Et là, ce que nous découvrons méritait bien de se manger du plat noir… Nous voici dans le monde des Leprechauns, l’univers du seigneur des anneaux, de game of thrones et d’Eragon réunis.

Arbres lichéens, pierres rebondies et façonnées par les éléments, lumières tamisées, raies solaires au travers du feuillage… Nous marchons à pas feutrés, aux aguets d’éventuelles apparitions de Celtes pinturlurés, d’un Druide canonique, de gnomes, d’Enth, lutins ou fées de ce lieu… Un plaisir des sens ! Quelle ambiance !

Nous approchons de Golinhac, et restons scrutateur d’éventuels Êtres sylvains, puis soudain face à nous un être cinttillant de fluorescence nous apparaît au loin…

Nous sommes sous l’expectative, qui vient à nous ? Un Stéphane dans la pure allure celtique !!
Oui c’est bien cela: blond, élancé, la démarche svelte avec le pas alerte et bondissant ! 😇
Xavier.

Le chemin de nuit….

Pourquoi ce titre ? Non pas que j’ai marché après le couché du Soleil… Mais cette nuit, j’ai emprunté le chemin de mes songes et de mes réflexions nocturnes…
Une véritable bousculade d’idées, de réflexions et d’interrogations, mais petit à petit, au fil de la nuit, les choses me sont apparues plus claires, plus simples… Le chemin se trace doucement dans ma tête… Serai je capable de suivre les étapes sans me perdre ? Comme hier, où j’ ai foncé tête baissée dans la mauvaise direction entre Espalion et Estaing. Je me suis vite repris, pour repartir, guidé par les marques rouges et blanches.

Première décision mise en œuvre au réveil, j’ai décidé d’accompagner les jeunes, en Compostelle Bus à Golinhac, notre prochaine étape. Ils ont eu le nez fin en prenant le deuxième et dernier Jocker. Aujourd’hui il pleut. Je ne doute pas que randonner dans cette brume humide donnera une nouvelle couleur au Chemin et ravira la plupart des pèlerins en quête d’introspection.

Mais les ados sont plus terre à terre, et la pluie est l’ennemi incontestable de leur plus fidèle ami… Le téléphone qu’ils ont souvent en main… Alors déjà marcher, mais sous la pluie… Très peu pour eux.

St Jacques est protecteur. Car bien m’en a pris, ce matin, le Bus sera en retard, il est en rade du côté de St Chély…

Qu’aurait fait nos ados livrés à eux même, comme nous l’avions prévu initialement ? Je suis sûr qu’ils auraient géré. Mais nous, les adultes, nous aurions culpabilisé, et cela aurait terni notre marche.
A l’heure où j’écris ces lignes nous attendons toujours le bus…
Marjorie, Perrine et Xavier, nos marcheurs du jour nous raconteront certainement leur chemin d’aujourd’hui…


L’objectif pour nous, est de rejoindre Golinhac et de monter au mieux le campement entre deux averses…
St Jacques est protecteur je vous dis …Des taxis remplaceront finalement le bus.

.

Saint Jacques est protecteur….Je suis sûr, qu’il t’accompagnera tonton Guy, sur le chemin, pour retrouver Papa tout la haut… Je pense fort à vous, matante Claudine et les cousins cousines… Être loin n’empêche pas de vous soutenir dans cette période difficile…comme vous l’aviez fait pour nous il y a peu 😘
Stéphane
À toi Tonton…

Jour 7 et 8

Ce lundi était notre deuxième journée de repos. Nous étions à Espalion où nous avons planté notre tente pour deux nuits le dimanche après-midi.
Le camping étant peu équipé, qu’à cela ne tienne ! Nous avons ratissé tout le camping à la recherche de planches et bouts de bois. Tel Robinson Crusoe, Xavier et Stéphane nous ont fabriqué des bancs.

Et la demoiselle du camping nous a prêté une table. Et voilà nous sommes prêts pour reposer nos pieds, genoux, épaules et tous les muscles que nous ignorions jusqu’ici 😁


Il faut maintenant trouver de quoi se sustenter… ah zut… nous sommes dimanches après-midi. Mais nous sommes en zone touristique, sur le chemin de Compostelle. Nous sommes donc confiants, direction le centre ville? Village? Chouette une épicerie ! Ah ben non, fermée. Une boulangerie ! Fermée le dimanche et lundi… un carrefour express! L’eldorado est devant nous !! Ah mince… comme il ne fait pas beau, il est fermé. Ben oui parce que à Espalion, les magasins et les restos, sont ouverts en fonction du temps. Pire que les normands ces aveyronnais « p’t être bien que oui, p’t être bien que non ma bonne dame. L’ouverture des commerces ici, ça dépend de la météo et si y a du monde ou pas »… Ahhh okkkk! , bon, ben les Robinsons retournent sur leur île!
Face au camping « la cabane d’en bas » nous ouvre ses bras! Petite plage (sans eau) aménagée avec du sable, des palmiers, des guirelandes lumineuses et terrain de pétanque ! Espalion beach nous voilà !!
Nous vendons du rêves à nos ados : Mikonos et Malibu : c’est ici!
Ils ont failli nous croire… 😁

Lundi matin ! Un soleil radieux et un programme aux petits oignons : ravitaillement, le lundi on peut retenter notre chance et en plus il fait beau! Donc ça doit être ouvert 😁. Et ensuite canoë sur le Lot!
De bonnes tranches de rigolade, quelques cris de-ci de-là, une tongue emportée par le courant et de doux paysages.

La fin de journée arrive, le repos c’est fini, il faut préparer le départ du lendemain !

Mardi matin : levé 6h pour les adultes, 7h pour les jeunes.
On repli le camp mais nous laissons nos bancs pour les suivants.
Nous suivons le Lot encore un peu et puis nous le quittons et là, Maria nous attend.
Maria a 80 ans, une petite retraite alors elle prépare des pâtisseries qu’elle vend aux pèlerins jusque 12h. Merci Maria! Délicieuse votre tarte aux pommes.

Puis chemin faisant, nous progressons vers Estaing. À Saint Pierre, petit village perdu au milieu de nul part, nous passons à côté de l’Armagnac. Un gîte d’étape de belle facture. Je rentre sous le porche. Quelle atmosphère ! Je m’attends à voir apparaître au coin de la bâtisse les quatre mousquetaires de mon très cher Alexandre Dumas. Magnifique !

Nous arrivons à Estaing. Et oui, il y a un petit lien avec un certain Valery. Je vous laisse vous renseigner 🤪
Un superbe petit village typique, en bord de Lot (encore lui).

Nous voilà errant dans les rues et que voyons nous ?? Luc- Monsieur le maire d’Hon Hergies, Hélène son épouse, David et Delphine ! Retrouver notre village à Estaing, voici une coïncidence des plus incongrue ! Et bien c’est probablement cela aussi le chemin 😂

Arrivée au gîte d’Aurélie, tenu par David (Stéphane ayant eu la délicatesse de demander qui est Aurélie, sachez que c’est l’ex de David. Petit moment de solitude pour Stéphane 😂)
Un bon repas partagé avec des Bruxellois logeant à l’autre gîte de David « Haut Doub d’Estain », et oui, David est Franc-Comtois, ceci explique cela, un peu de poésie aussi sur ce Chemin, et nous voilà prêts ce soir à monter nous coucher dans un lit douillet…
Je crois que D’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis vont habiter mes rêves cette nuit
Ah oui! Pour ceux qui ne le savent pas : les Trois Mousquetaires est mon livre préféré. Ma référence. « Un pour tous!, tous pour un ! »

Perrine