En ce vendredi matin, Filou, qui va beaucoup mieux, et moi avons laissé nos camarades à deux et quatre pattes prendre le chemin. Nous sommes montés en bus jusqu’à la chapelle St Rock en navette pour préserver les coussinets de Filou, et pour avoir une chance de finir notre Chemin tous ensemble demain. À ma mission volontaire de Dogsitter, s’ajoute celle de repérer les lieux pour notre bivouac de ce soir et de vous résumer notre belle étape d’hier.

Les troupes étant raguaillardies par la pause du mercredi ( voir le post précédent), c’est le pied léger que nous nous attaquons à cette courte étape de 11km au dénivelé très modéré. Les enfants ouvrent la marche, suivis de Marjorie qui a trouvé son rythme. Aujourd’hui ceux sont  les ânes qui traînent un peu les pattes même si leurs chargements du jour, c’est vu bien délesté par notre 3ème âne, Xavier parti en éclaireur avec Filou. Les paysages traversés sont de jour en jour très différents mais toujours aussi beaux bien aidés il est vrai par le soleil radieux qui les inondent. Un vrai régal de randonneur. Les kms défilent, et la moitié du chemin est déjà bien dépassée au moment de la pause pique-nique. Il nous reste peu de pas à faire pour atteindre notre but et retrouver nos deux amis. Mais ils devront attendre quelques minutes supplémentaire car au détour du chemin, un petit coin sympathique s’offre à vous, comme une offrande du pèlerin St Jacques. Ça ne peut pas se refuser. Jamais une glace à la vanille et meringue et son verre de lait frais servis par le sourire réconfortant de la patronne, ne furent aussi apprécié.. Hummmmm… Pour nous faire pardonner, nous nous hâtons pour livrer au plus vite ce délicieux rafraîchissement à Xavier.

Dans ce joli village typique qu’est le Villeret d’Apchier, l’auberge des deux pèlerins ne dénote pas, bien au contraire. Accueillis très cordialement par le pot bien frais du patron, nous comprenons très vite qu’ici l’esprit du chemin n’est pas que commercial. Nous rejoignons nos quartiers pour découvrir ces fameuses Tsabones que les enfants se répartissent très vite, nous laissant la grande et propre chambre commune. Pour lutter contre le fléau des chemins de randonnées qu’est la punaise de lit, les consignes sont strictent, les sacs et chaussures sont interdits dans les chambres.

Les ânesses apprécient également le près mis à disposition. Elles se délassent en se roulant et ruant dans la poussière. 

Nous profitons du décor qui a lui seul, enfin presque😉, rend les gens heureux. 

Et l’instant arrive enfin, cet instant tant attendu jusque là, l’instant qui va rendre notre aventure si particulière et lui donner du sens , cet instant qui sera de tous nos souvenirs ……

Cet instant, c’est une histoire, leurs histoire et une chanson, contée et chantée par les maîtres des lieux et reprise en chœur par tous les hôtes attablés pour le repas du soir. Un moment unique et précieux.. L’esprit de Saint Jacques.. Vous pensez que j’en fais un peu trop…..n’en soyez pas si sûr ..

Il est temps d’aller au lit … Bonne nuit assurément… Ici il ne peut pas en être autrement ..

A suivre

Stéphane

Jour 4, que je qualifierai de  » jour sans Marche…. », étant  auprès de Filou convalescent de ses cloques aux coussinets attrapées sur le Chemin…et oui même les chiens peuvent en attraper !
Tout deux nous sommes donc partis avec le Compostel’Bus, en éclaireur, en vue du camp de base de ce soir : Villeret d’Apchier; que notre petite cordée, actuellement en marche, atteindra dans quelques heures.
Vient alors la question: comment passer le temps sur le chemin de Compostelle sans marcher?!
Pour ce qui est de la discussion c’est sûr qu’elle ne pourra se faire qu’avec Filou, elle se fera entre nous par échange de regard et onomatopées vocales, cela ne gênera pas le taiseux que je suis….
La lecture, pour sûr! C’est la première fois que je lis un bouquin en entier d’une seule traite….en séchant quelques vêtements sur une vue imprenable. …

Et puis le temps s’écoule par la rédaction de ce propos sur le déroulement de nos journées afin d’y alimenter notre blog que vous suivez assidûment !!

Alors, retrospective sur la journée d’hier: Jour 3;
que je nommerai:
« Quand le Chemin s’impose à nous ! »….
Ce jour commença à 2h30 du matin, où le matelas gonflable de Perrine n’avait de cesse de se dégonfler à sa grande exaspération et force d’essouflement pour le regonfler, nous nous les échangerons l’un, l’autre …
Ensuite, Filou, inquiet de son état de la veille, je décide d’aller le voir, étant de tout façon réveillé et afin de le faire marcher pour éviter l’enquilosement, son état nous inquiétera d’autant plus lorsque je vis sa difficulté à marcher.
La décision s’impose à nous: il faut qu’il voit un véto. Par chance, il se trouve une clinique vétérinaire à Saugues.
Dans l’entre fait, une de nos anesses fera un début de colique durant cette nuit, car des personnes du camping leur avait donné des feuilles de choux la veille sans que l’on s’en aperçoive 😠😠….
Cela ne presageait rien de bon pour la journée 😔. …
De 8 avec 2 ânes et un chien.. Nous nous retrouvons à 2, Stéphane et moi, et nos 2 anesses dont l’une patraque…. A mi parcours une sacrée perte d’effectif 🤔.

Le rapatriement, décidé la veille pour les enfants et Filou, s’organise…Marjorie et Perrine prendront le Compostel’Bus bus avec eux, afin de pouvoir emmener Filou au véto et faire passer la journée aux enfants sur la base de loisir de Saugues.

Quant à Stéphane et moi, c’ est la prise du départ à 10h30, après avoir démonté notre camp de base, préparé et bâté les anesses, débarrassé l’endroit de ses crottins que nos gracieuses anesses ont déposé en abondance….au grand damne de Stéphane, préposé à la tâche 😁😁.
Nous voici donc parti pour l’ascension de la semaine, les chargements ayant été optimisés sur les anesses pour les soulager. Avec un peu l’envie d’en découdre avec le Chemin: Ce fut plus de 3h d’ascension sur une dénivelation de plus de 400m en chemins sinueux et par endroit escarpés !!

Abnégation dans la marche et réflexion intérieure nous a permis d’en venir à bout avec des vues imprenables…

C’est après 14 Km, en 5 heures de marche, que nous rejoignons Saugues et nos petites familles….
Mais avant cela, un petit détour fut nécessaire…

Alors, Finalement… Filou sera bien soigné, les enfants se seront bien détendus et amusés, Marjorie aura reposé ses muscles endorloris, les ânes ( Bubules, Biscotte, Stéphane et Xavier) seront arrivés à bon port ….
Et, je dédierai cette journée, qui restera en mémoire, à Perrine, ma tendre moitiée, un peu laissée pour compte durant celle-ci, et qui fit parti de mes pensées intérieures lors de l’ascension…
Moralité : »Quoi qu’il advienne, il faut écouter et faire confiance au Chemin!! ».

Jour 2 : nous sommes arrivés à Minestrol sur Allier.
Encore une journée longue et chaude.
15km de nouveau et 6h30 de marche. 28 degrés toujours !
La journée ayant été encore difficile mais assumée par les enfants, en parents responsables, nous avons décidé de leur accorder une journée de repos. C’est donc en bus qu’ils rejoindront Saugues avec Filou et Marjo comme nounous pendant que Xavier, Stéphane et moi avalerons la grosse difficulté de la 3ème étape avec nos amies à grandes oreilles. Pas de bus pour les ânes !
Aujourd’hui mardi, une longue et délicate descente nous attendait en fin de parcours. Très accidentée et étroite.
Pourquoi lorsque nous pensons à un âne, nous ne pensons qu’à leur tête de mule? Nous passons à côté de l’essentiel.
En les observant aujourd’hui sur cette portion plus que délicate, force est de constater que ces bêtes là sont loin de l’être, bête. Les ânes choisissent leur passage. Ils s’arrêtent et réfléchissent. Ce que l’on peut prendre pour de la cabocherie n’est en fait que de l’intelligence. Car après avoir observé, calculé et décidé, vous pouvez être certain que le chemin choisi sera le bon et que les ânes passeront d’un pas assuré, dans tous les cas plus assurés que le vôtre.
Animal froid, calme et courageux, observer ses êtres à grandes oreilles vous donne une belle leçon : pour choisir votre chemin, foncer tête baisser ne vous servira à rien, voir vous mettra en difficulté. Attendre, observer et suivre de façon déterminer votre choix vous mènera loin d’un pas assuré.
Et le meneur dans tout ça ? Et bien il comprend que pour bien mener son âne, il doit apprendre la patience, savoir attendre et accepter le choix d’un être, peut-être moins évoluer que lui, et encore…, en reconnaissant que sur ce terrain là, le meneur n’est pas le plus expérimenté.
Sur les chemins de Compostelle, le temps s’arrête et vous laisse le loisir d’observer et de comprendre des choses simples et transposables à notre vie de tous les jours. Serait-ce ça la « magie » du chemin de Compostelle?…
En tout cas, depuis aujourd’hui, je veux bien être traitée de tête de mule, et avancer le pas assuré sur mon chemin!
A suivre…
Perrine

Première étape ce jour pour notre petit groupe. Le Puy en Velay – Montbonnet, 15,5km, 5h30 de marche. Enfin… Normalement…
Mais avant de rejoindre notre point de départ, notre petit groupe s’est agrandi de deux amies aux grandes oreilles : Biscotte et Bubulle. Deux ânesses adorables et contentes de partir avec nous.
9h30 départ du gîte aux ânes pour une arrivée et un départ de la cathédrale du Puy en Velay à 10:30.
Nous voilà partis! Sous un soleil de plomb, le baume au cœur en se disant « on y est, 1 an après cette idée « folle » nous y sommes! »!
Petit cafouillage et réglage de bats pour nos deux compagnonnes à La Croix de Saint André. Désolée les filles, on est un peu novice… beaucoup? Nooonn si peu!
Mais Xavier est là, notre expert ès équidés assure.
Par 30 degrés nous avons crapahuté au travers de superbes paysages, au milieu des volcans de la Haute Loire, dans un paysage vert mais où l’on sent l’histoire volcanique partout. Du basalt, du grès, etc… pas de doute, nous sommes loin du sable, de la craie et du calcaire du Nord !!
Et puis, sont arrivés les 5 derniers kilomètres… on savait que la première journée nous mettrait à rude épreuve… et nous ne nous étions pas trompés !
Finalement, 15km mais en 6h30 de marche. 1h de plus que prévue mais quelle heure!
Jambes lourdes, mal au pieds, au dos, au coup, nous avons tous découvert des muscles que nous ne connaissions pas!
Nos petits bouts ont été courageux, ils ont serré les dents et ont dépassé leur limite!
Une belle leçon de vie !
Et quel bonheur pour tous et nos ânesses d’arriver au gîte de l’Escole à Montbonnet.
Accueilli avec des saucisses aux lentilles… du Puy évidemment ! Un régal pour nos ventres affamés, un vrai réconfort pour nos corps endoloris!
Montage du camps, douches et dodo.
Après une bonne nuit de repos nous seront d’aplomb pour d’autres aventures !

Photos à suivre des connexion suffisante…

Nous voilà arrivés à l’asinerie, qui sera notre gîte et notre couvert pour ce soir.

Comment décrire cet endroit ?

Ici tu ne risques pas d’être oppressé , perdu dans un massif forestier à flanc de  colline, la maison est dans son jus mais un certain charme s’en dégage ainsi qu’une fraîcheur bienvenue.

La vue est belle, l’ambiance des lieux est propice au repos, une bonne préparation pour démarrer le chemin demain matin.

sur une aire d’autoroute, ce n’est pas original mais ça fait du bien

C’est parti…

Qu’est ce qui nous a pris pour nous retrouver dans quelques heures sur le chemin de St Jacques de Compostelle ?

Tout à démarré lors d’une soirée entre amis. Je vous vois déjà imaginé que cette brillante idée ne peut être que le fruit d’un abus de boissons alcoolisé lors de l’apero. Mauvaise langue !!! Cette soirée fort sympathique fût d’une sobriété exemplaire … Ou consternante.. C’est au choix😉😉

Nous avons juste eu une envie commune de vacances un peu différentes. Contre toutes  attentes pour ceux qui la connaissent, c’est Marjorie qui a émis cette idée, qui a très vite trouvé preneur chez Perrine. …même s’il a fallu la rassurer sur la laïcité de notre démarche… Chacun partira sur le chemin avec ses attentes, ses questions. D’après les récits, sur le chemin c’est surtout dans nos paysages intérieurs que l’on randonne… Whaou c’était l’instant mystique ..😇😇 Désolé

« Top la ».. Et voilà c’était parti.

Les premiers contacts, les premières recherches sur internet, le projet prend forme.

Des ânes serviront non seulement à soulager nos épaules, mais aussi à divertir les enfants. La tente plutôt que l’hôtel pour correspondre à notre envie commune de simplicité. Quelques haltes chez l’habitant pour le partage, et rassasier notre appétit de rencontre..

Le programme d’entraînement, mis au point par Xavier ne sera pas réalisé dans son intégralité. Mais les quelques marches montrent que, adultes comme enfants, nous en sommes capables. Réservations effectuées, matériel acheté, reste à attendre le début de nôtre aventure… Et nous y sommes 👍👍